lundi 5 octobre 2009

Courcôme, mon village

Courcôme, mon village.

C’est un vieux Monsieur, un sage.
Depuis des siècles, avec rigueur,
Il tourne les pages
D’un calendrier révélateur.
Les générations s’y succèdent.

Les hommes se regroupent, s’entraident.
Ils se protègent, construisent, édifient.
L’église domine le bourg fièrement.
Les maisons parlent encore du temps
Où la population travaillait durement.
Les paysans et les artisans y vivaient chichement.
La misère les accompagnait quotidiennement.

Le vieux Monsieur a continué de tourner les pages.
Mais ce ne sont plus les mêmes images.
Tout est devenu immense et grand.
Les techniques évoluent rapidement.
Le modernisme, c’est le présent.
Les yeux fixés sans cesse sur un nouvel événement
Jeunes travailleurs, retraités n’ont plus le temps
D’écrire une page pour les suivants...

dimanche 29 mars 2009

les hameaux courcômois (2)

Deux jours plus tard, nous reprenons notre bâton de pèlerin pour nous diriger vers la « Touche ».
La « Touche », hameau de quelques âmes à l’heure actuelle fut certainement plus peuplé autrefois. Cette grande maison imposante, elle, pourrait nous raconter la vie de cinq générations vivant ensemble dans ses murs (Grelet, Gros). Dans les carrières, ici, on tirait des pierres de taille. Là, dans le virage, une petite mare, dans la verdure, abrite des grenouilles.
- Regarde Alice, à quelques 100 mètres on aperçoit les « Ouillères »
- Il y avait de la houille ici ?
- Oh non !
- Alors pourquoi ce nom ?
Ici on sortait de la couche de terre, une glaise jaune orangé pour fabriquer des tuiles. On pourrait penser que ce nom « Ouillères » viendrait du mot patois « ouillette » qui veut dire entonnoir. Dans leur bon sens les villageois ont du faire le rapprochement que les trous après l’extraction de l’argile, avaient la même forme évasée que « l’ouillette ». La déformation patoisante du mot en aurait fait le mot actuel.
Un très joli puits imposant par sa taille, trône au milieu de la verdure.
- Regarde Alice, les « Martres » pointent leur nez.
Hameau, autrefois seigneurie, était occupé par François Fradin dont le château porte un donjon.
A l’entrée de la propriété deux beaux piliers surmontés par 2 lions en pierre. Aujourd’hui, un seul reste gardien du lieu, il a résisté soit à la dégradation soit à des mains ravageuses.
Cette famille Fradin possédait la seigneurie en 1738. Elle a du passer en plusieurs mains avant d’arriver aux propriétaires actuels (familles Beau, Brissaud).

Cheminant tranquillement nous arrivons aux Marchis, point final de notre périple.
- Regarde Alice, qu’est ce que tu vois ?
- Mamie, je vois beaucoup de grandes herbes, c’est tout !!!
- Sous ces grandes herbes, il y a une mare. Celle-ci fut très fréquentée par les jeunes et les moins jeunes qui venaient y taquiner les petits poissons blancs, rouges les autres.
Avançons un peu plus loin, en renfoncement un abri ouvert, tu verras ma petite Alice, un très vieux four qui devait servir à tout le village. Oui, mamie, tout ce passé semble bien méprisé aux yeux des gens d’aujourd’hui.
Oui, on le regarde ma chérie, avec curiosité et interrogation, c’est tout…

les hameaux courcômois (1)

Sur la route d’Aigre, presque à l’extrémité de Courcôme, nous allons découvrir à un peu plus d’un kilomètre, le hameau de Magné vieux de six siècles. (premier seigneur connu en 1409)
- Il y avait un château féodal ?
- Nous allons découvrir ce qu’il en reste ! Une bâtisse transformée en ferme.
Ici, donc, un château avec échauguette, et une porte du XII avec accolade qui ouvre l’entrée. Il y eut une petite chapelle dans le donjon. La cheminée portait un écusson.
- Ce n’est plus vraiment un château !
- Ma petite Alice, les ans en sont la cause. De 1409 à 1785, il passa entre plusieurs mains par des mariages successifs entre seigneurs et marquis. Le dernier fut Jacques Charles de Brouillac en 1785.
La noblesse ayant perdu ses privilèges les noms des différents acheteurs n’avaient plus beaucoup d’importance pour les historiens.
Il existait un souterrain qui avait son entrée à la fuye (petit pigeonnier, fuie) et qui se profilait sous la garenne. On en profita pour raconter une légende selon laquelle un veau d’or s’y trouverait caché. Les bonnes gens en quête de cette surprise ne l’ont encore jamais trouvé.
Dans la garenne sur le bord du chemin se trouve un dolmen à demi renversé.

Il y en avait plusieurs dans les terres dans les années 1790, qui furent ensevelis.
- Par contre ou peut encore voir ce que l’on nomme « les 3 fontaines ».
- 3 fontaines ?
- Oui, une fontaine (la source), un lavoir et une sorte de mare. L’eau étant retenue par un empallement.













La mare de Magné


Le lavoir de Magné














La pompe au dessus de la fontaine

- Au dessus du Bief, à une bonne centaine de mètres plus bas que les Combeaux, des vieilles masures essayaient de braver le temps. Les familles qui y vivaient descendaient aux fontaines pour chercher de l’eau. Ces derniers vestiges tous établis dans un certain alignement, le Champ Palard, les Brelières, sur le Puits, se trouvaient situés plus haut que le ruisseau.
- Peur de l’inondation ou peur de quelques ennemis ? Personne pour nous donner la réponse, Alice.
- C’est toute une histoire ce petit Magné, mamie !!
- Bien sûr et il est bon de perpétrer tout ce passé en le racontant à des jeunes comme toi, ma petite Alice.

Descendons au « Moulin des Combeaux ». De moulin il n’y en a plus. Il faut savoir qu’ici existait un beau moulin à eau, dont la grande roue faisait grincer la meule énorme pour moudre le grain. La famille Billard, Philllibert et ensuite son fils Claude en étaient les artisans meuniers. Ici, le grain se transformait en farine et en son et chacun de recueillir sa « pochée » pour nourrir les gens et les bêtes. L’eau qui alimentait ce moulin continue de couler le long des prés, grossie l’hiver et quelque fois en mince filet l’été.
Elle est toujours là, en toute saison et arrive jusqu’au bief après avoir desservi les prairies où paissent les vaches.
Et tout de suite nous arrivons au hameau des « Combeaux » où l’eau est encore présente, la source, le lavoir et une mare, à gauche.

Le lavoir des Combeaux


L’eau arrive aussi des prairies de « Juie ». Cette source avait la particularité de pouvoir être puisée directement à la main, donc pas besoin de puits pour la capter.
Le village est construit en pierres et moins peuplé qu’il ne le fut autrefois.
- C’est fini, on ne voit plus rien ?
- Oui, ma chérie, nous allons descendre le chemin du Péret et en traversant la D335 nous emprunterons le « Chemin de Virebouse »
- Qu’est ce que tu dis Mamie ?
- Oui, les habitants de Magné le connaissent très bien et ils leur arrivent encore de le nommer ainsi. Nous saluons les établissements d’entreprise générale en bâtiment de Bernard Colin et nous voici « Chez Cattrot » et sur la route de Villefagnan (D 27)
- Demain sera un autre jour Alice, aujourd’hui repos.
- Bravo mamie, c’est très intéressant mais c’est long, la commune est étendue !!

dimanche 15 mars 2009

des précisions sur notre petit ruisseau

Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies (1890)

COURCÔME (Ruisseau de).
Ruisseau du département de la Charente, dans un pays d’oolithe, commence au pied des coteaux et plateaux de Villefagnan, à 5 k S.S.E de cette ville, à 2 k S.O. de Raix : en amont de ses fontaines, on reste encore très longtemps dans son bassin car, le pays s’étant asséché, la source initiale s’est reportée fort en aval de l’origine première des vallons : ceux-ci remontent, au-delà de Villefagnan, jusqu’à une ligne de faite de 156 m d’altitude.
Le ruisseau de Courcôme passe peu après devant Courcôme(d’où son nom)et devant Tuzie, puis coupe le chemin de fer de Paris à Bordeaux, une première fois en amont, une seconde fois en aval de la station de Moussac, laquelle est séparée du village de Salles-de-Villefagnan par le vallon du ruisseau. Coulant au sud, dans un agréable vallon de prairies avec peupliers, il laisse à droite Charmé, à gauche Juillé, puis, à 800 m à droite, Ligné, et tombe dans la Charente, rive droite, à Luxé, en val et tout près du pont qui porte ledit chemin de fer de la rive droite à la rive gauche du fleuve, par 50 m d’altitude, plus ou moins.
Cours 16 kms, largeur 2,80 m, bassin 7410 hectares de collines sèches, belles eaux ordinaires 450 litres, étiage 0.
7 moulins à blé.

On l’appelle aussi le Goubet ; et encore le Fontiaud, de ses sources qui jaillissent dans les prairies auprès du hameau de ce nom.

dimanche 8 mars 2009

Les puits de Courcôme


Les puits de Courcôme
Du côté est du bourg, en contrebas suivant la même direction que la ligne de chemin de fer, une vallée se recouvre d’eau, certains hivers pluvieux. On dit alors que les puits « jettent ».
Le « Puits du Breuil » (1)(2), le plus éloigné (proche du terrain du moto-cross) offrait son eau aux habitants de la Tachonnerie qui pouvaient venir jusqu’ici se ravitailler. On voit seulement au dessus de la terre la margelle faite de grosses pierres. Le tour pour descendre le seau dans le puits à l’aide d’une corde ou d’une chaîne a disparu.

- Regarde Alice mais ne te penche pas !

Les aïeux faisaient croire aux enfants désobéissants que s’ils regardaient au fond une vieille sorcière les emporterait.
Nous empruntons à présent le chemin du Petit Village de la Croix Geoffroy et après une descente un peu raide, nous rejoignons le « Puits de la Fourdille ».(3) (Dernièrement, un voisin M. James Texandier fier de participer à la conservation du patrimoine l’a remis dans ses habits de jeunesse.)

Ses pierres sont lissées par les ans, sur son flanc sud, une sorte de regard laisse passer l’eau de la source pour déverser son trop plein sur les prés.
- Retournons quelques pas en arrière !
- Qu’y-a-t’il ?
- J’aurais dû te montrer le petit trou caché dans le bois. Trou d’où sort une source en cascade, une source que l’on appelle le « Roudillon » (4)

On ne voit cette eau seulement que lorsque les sources montent, en partie l’hiver.
Notre promenade n’est pas encore terminée. Découvrons maintenant le « Puits de Gensac » (5) (6)


Un peu abîmé, il résiste cependant à la négligence des hommes modernes. Ses eaux quand elles recouvrent la prairie, passent sous les ponts du « pré de la cave » pour rejoindre après plusieurs courbes le « Bief », tout près de la « Font ». Une petite source appelée la « Font Béquillon » rejoint timidement le ruisseau.
Sous les prés, d’après un sondage, existe un immense lac souterrain.
Plus loin, au-delà des maisons que tu vois en haut, le « Puits de la Ville » pas plus respecté, s’enfonce un peu dans le talus. Nous n’irons pas jusque là-bas.

Il faut contourner les champs et c’est un peu loin, car on devra revenir sur nos pas pour parler de ce bâtiment que tu vois ici. (7)(8)



- Qu’est-ce que c’est ? regarde mamie, c’est en bien mauvais état !
- En effet, c’est désolant de penser qu’ici il y eut des lavoirs, puis ensuite que ce lieu abrita les pompes qui assuraient le remplissage du château d’eau.
A l’heure actuelle, le lierre, les ronces, les bambous et débris divers n’offrent pas aux promeneurs une belle image du site. Ceux qui passent ici et qui se souviennent ne peuvent être que choqués par ce désordre. Malgré tout, c’est un des lieux de promenade favori des Courcômois.
En cheminant vers la maison, nous discutions de la difficulté d’approvisionnement de l’eau.
Bien sûr, ma chérie, pas de robinet sur l’évier, de douches, d’arrosage. Tout ça, c’était une autre vie. La vie du temps passé, il y a plus de 50 ans.

Le puits des Houillères



Un superbe puits bien conservé dans la verdure est la propriété de la commune.
Le 25 11 1887 le Conseil Municipal reconnaît la demande des habitants d'une utilité incontournable et vote une somme de 150 francs pour faire procéder au curage du puits.
En effet, suite au suicide dans ce puits de la fille Brothier l'eau contaminée par le sang n'était plus consommable et les habitants devaient parcourir plus d'un kilomètre pour se ravitailler au puits des Martres.

Le puits des Martres


Ce puits est situé sur le bord à gauche de la route entre les Marchis et les Houillères mais caché dans les broussailles.

- Mamie, il y a d'autres puits encore ?
- Non, mais il y a des sources et des fontaines.

* source de la fontaine (la Belle Aiguillée) où fut construit le lavoir
* source de Fontiaud
* source de la Font Bégasson
* source de la Font Baigne Soc aux Combeaux
* fontaine des Combeaux
* fontaine de Magné

Récit de Mme PELLETIER. 03/2009

lundi 2 mars 2009

A la découverte de Courcôme

Suite aux demandes de certains lecteurs passionnés par la lecture de "la découverte de Courcôme " mais n'arrivant pas bien à se situer au fil de la lecture, il sera prochainement mis en ligne quelques photos qui seront identifiées dans le texte.
Merci à tous pour vos encouragements.

dimanche 22 février 2009

Un petit bond dans le passé de Courcôme. (partie 2)

Nous traversons et là l’église Notre-Dame de Courcôme nous offre son superbe portail roman et ses couvertures primitivement toutes en lauzes (grandes pierres plates qui se chevauchaient sur la toiture). Le château en face de l’église (ainsi nommait-on la propriété d’une famille Edin) conserve une magnifique cave voûtée. Cette bâtisse, de mémoire, a passé entre plusieurs mains par vendition.
Prenant à droite sur la route venant de Tuzie, nous découvrons la place où trônait un énorme tilleul argenté. A son pied, la bascule municipale offrait ses services pour peser les chargements importants.
- Je ne la vois plus !
- Ma chérie, elle a rejoint le royaume des morts. Elle est affalée, quasi détruite, le long du mur du cimetière. Je te la ferai remarquer tout à l’heure.
Donc cette place centrale, aurait été de mémoire d’aïeule, un cimetière. On y a découvert en creusant, pour y installer les cuves de carburants du mécanicien, plusieurs sarcophages. (les bacs à fleurs, sur la droite de la route ?)
A chaque entrée des chemins ou des fermes, regarde Alice, on voit des bornes, espèces de pierre en hauteur qui touchent les angles des virages. Elles ont été mises à cet endroit pour éviter que les attelages ne heurtent les coins des maisons en tournant.
La majeure partie des habitants se sont donc alignés le long de cette route qui autrefois ignorait le goudron. D’autres avaient été s’installer plus éloignés dans les champs. Par exemple sur le « Puits » (fontaine), une masure a résisté très longtemps à l’usure du temps, une autre au « Limousin » (en bas de chez Guéret), une autre en haut du Pont de la Cave (route de Tuzie). Ces habitations laissaient penser vu leur taille que les ouvertures étaient petites pour se protéger du froid et une sorte de cheminée dépassait du toit. Ces vestiges ont maintenant disparus.
Lors d’un remembrement, aux Brelières, les instruments ont mis à jour de grands pavés qui sont supposés avoir recouvert le sol d’une maison importante. Sous le « Pont du Péret » on peut voir une pierre portant les armoiries de cette construction.
Poussons à présent la grille du cimetière pour que tu fasses connaissance avec les tombeaux de tes arrières grands-parents. Les pierres tombales étaient faites comme tu peux le voir d’une sorte de grand bloc posé sur deux pieds de pierre. Ces chevalets portaient en général une croix se dressant en hauteur et des inscriptions devenues illisibles au fil du temps sur les côtés de ce genre de cercueil.
Dans notre cimetière point de lanternes des morts mais une croix hosannière au pied de laquelle on enterrait les prêtres. On y déposait "l'hozanne" (sorte de buis) en offrande.
La Chapelle St Antoine de Tuzie du XVII renferme en ses murs des fresques aux couleurs étonnement conservées.

Chapelle de Tuzie dans le cimetière de Courcôme

Avant la révolution Courcôme et Tuzie ne formaient qu’une seule paroisse. A l’intérieur du cimetière on peut donc trouver un carré réservé aux morts de Tuzie.
Continuons jusqu’à la route de Magné et regarde au virage subsiste une grande pierre « la pierre aux morts ». Ici on y déposait les cercueils. A cette halte, le prêtre et les enfants de chœurs accueillaient le défunt et sa famille et on s’acheminait vers l’église en procession. C’était la levée du corps.
La même pierre existe sur le bord de la route de Tuzie (RD 27) rappelant que la commune de Tuzie ne disposant ni d’église, ni de cimetière et que les morts devaient être transportés jusqu’à Courcôme.
En continuant notre chemin nous pourrions rejoindre les Brelières en passant par la Croix-Rouge, mais avant de quitter le village nous aurions traversé ce petit ruisseau que tu aperçois dans la vallée, c’est le Bief.
Fin de la seconde partie. Merci à Mme PELLETIER et à bientôt pour d'autres chroniques du passé.

Un petit bond dans le passé de Courcôme. (partie 1)

Revenant de Ruffec avec ma petite fille Alice, de multiples questions lui vinrent à l’esprit en découvrant du haut de Gargouillaud, au croisement de la route de Villegats, un village nommé Courcôme.
D’une curiosité intarissable, la mignonette me pressa de lui raconter l’histoire de ce lieu qui a vu naître nos aïeux.
Au centre des habitations, le clocher d’une église dresse son toit pointu surmonté du traditionnel coq.
De mémoires d’anciens, les clochers étaient dominants pour paraître de très loin.
- En effet, on ne peut ne pas le voir. Il est très beau, mamie !
- Ce clocher abrite en ses formes élégantes, trois cloches dont je vais t’en dire les noms.
La plus grosse s’appelle Louise et elle pèse 512 kilos. Elle donne la note « Sol » ;
La moyenne se nomme Eugénie et avec ses 348 kilos elle donne le « La » ;
La petite, Marie, 266 kilos correspond à la note « Si ».
Elles ont été fabriquées à Orléans en 1886 et sur leurs flancs sont gravés avec le nom du fondeur, celui de leurs différentes marraines. Il est aussi inscrit un verset en latin à la gloire de Dieu.
- Je ne pensais pas Mamie que l’on baptisait les cloches !!!
- Ma chérie c’est une tradition qui perdure.
En continuant notre chemin nous allons passer sous le pont du chemin de fer de la ligne Paris-Bordeaux. Cette voie ferrée que tu vois électrifiée était il n’y a pas encore si longtemps empruntée par les locomotives à vapeur. L’été, elles semaient des étincelles qui occasionnaient des feux qui faisaient grand peur aux habitants et chacun avec balai ou pelle s’acharnait à lutter contre l’envahissement des flammes afin de sauver récoltes et habitations.
Les chaudières crachaient de grandes volutes de fumée qui répandaient une odeur que l’on respirait avec un certain plaisir après avoir entendu le traditionnel coup de sifflet. On était surpris et on riait.
Avant le pont du chemin de fer, à gauche, la route des 4 veaux. C‘était autrefois un chemin caillouteux bordé d’ « agères » (érables) dont les racines traversaient quelquefois d’un bord sur l’autre. Par là, nous allions dans les champs, puis dans les hameaux de la Touche et des Ouillères.
A droite, le chemin des Bourbons, conduisait entre la voie ferrée et les bois au village de la Tachonnerie (commune de La Faye) après avoir salué la garde barrière, car il existait un passage à niveau.
- Qu’est-ce que tu dis Mamie ?
« Oui, avant les transformations consécutives au remembrement, les paysans pour aller aux champs traversaient la voie que la garde-barrière avait rendue libre en ouvrant les barrières quand le train était passé. Pour les refermer, elle était avertie par une sonnerie. »
Après ce pont, le chemin du puits du Breuil et voilà dans la côte nous arrivons aux premières maisons de Courcôme appelé il y a très longtemps Courcosme.
Voici le premier paquet de maisons, c’est le « Petit Village de la Croix Geoffroy » (Le nom de ce petit hameau est justifié par des actes notariés datant de 1673).
Quelques centaines de mètres et là, en continuant sur cette route 736 autrefois route 4 (au niveau de chez Massonnaud, une plaque en fait foi), nous arrivons à la Croix Geoffroy.
Sur ta gauche en haut de la côte, à l’angle de la route de La Faye, une petite mare nommée la « Mare à Martrou ». Elle a disparu il y a une quarantaine d’années.
Tu vas pouvoir observer sur le haut des portes, des pierres taillées un peu en forme de blason, qui portent gravée l’année qui a vu naître ces belles maisons de pierres, bien maçonnées, bien alignées. Elles datent de 1833, 1852, 1856. Toutes ont été édifiées au 19ème siècle.
Les maisons s’alignent sur 2 kilomètres du Petit Village jusqu’aux Brelières.
Maintenant nous arrivons dans la partie du Bourg nommée la « Chaussée », puis passeront le « Lac » et enfin nous atteindrons la « Croix Rouge ».
La « Chaussée », au chemin à droite un logis et à l’angle (à la place des lauriers actuels) un pigeonnier qui se dressait fièrement. C’était un peu le point de repère des gens, on disait, on vous attend au pigeonnier, on tourne au pigeonnier et ainsi de suite. Pour sa destruction on a dû évoquer la sécurité.
Sur la gauche, dans les années 1880, il existait un couvent (maison actuelle de Mme Faule) tenu par les dames enseignantes de l’Enfant Jésus. Les niches abritant des statues religieuses existaient encore il y a une cinquante d’années dans les écuries de chevaux. Un « routin » derrière la maison conduisait directement à l’église.
Quelques mètres plus loin sur la grande route nous arrivons au « Lac ».
- Bien nommé ce coin !!!
- Pourquoi, Mamie ?
Ici, ma petite, une grande mare bordant la route servait à abreuver les bêtes. Elle s’étendait dans l’actuelle place et était bordée d’une large margelle de pierres plates qui servaient de chemin de ronde aux écoliers. Elle a connue aussi quelques glissades lors des hivers rudes.
Parfois, une colonie de lentilles l’envahissait, c’était un vrai tapis vert.
Sur le côté droit un peu plus loin, deux nouvelles bâtisses attirent notre attention. Au fond d’une grande allée qui autrefois n’était qu’un sentier, on arrivait à l’entrée du presbytère.
Le presbytère, on en parle encore en ces termes, c’était la résidence du curé de la paroisse. Devant la maison, un joli jardin où une statue de la Vierge trônait au milieu d’un bassin circulaire bordé de buis joliment taillés.
Un arbre plus que centenaire laisse tomber ses branches tortueuses. Son tronc est court et noueux.
Il existait au milieu de cette pelouse une superbe allée de charmilles qui conduisait à une superbe croix en pierre.
Un peu en arrière se dresse une sorte de tour coiffée d’une grande calotte.
- Qu’est ce que c’est ?
- C’est le château d’eau, une vraie merveille qui changea la vie des gens en 1942.
Oui, ce fut la fin des corvées d’eau au puits, ou dans les citernes où l’on puisait l’eau à la force des bras. Le seau arrivait à la maison à moitié plein, alors on apprécia beaucoup l’arrivée de l’adduction. Ce fut un soulagement surtout pour les femmes qui devaient assurer l’approvisionnement des maisons.
A gauche, nous pouvons admirer, ma petite Alice, la mairie, maison commune par excellence dont l’occupant assure le bien-être tant souhaité par ses habitants. De chaque côté les écoles, tout à fait différentes de ce qu’elles furent par l’enseignement qu’assuraient deux maîtres.
L’école des filles où tous les niveaux jusqu’au certificat d’études étaient assurés. On y apprenait à lire et à écrire pendant que les plus grands faisaient des devoirs.
L’école des garçons était conduite de la même manière. Puis on mit ensembles, les filles et les garçons d’un même cours. Ecole mixte qu’on appelait école « géminée » à cette époque.
Les écoliers étaient installés sur des tables légèrement inclinées, percées d'un trou pour y mettre l'encrier en porcelaine blanche. Un élève devait en faire le plein. On pouvait glisser les cahiers et les trousses dans une petite étagère qui faisait corps avec le dessus du bureau.
Le chauffage était assuré par un poêle à vois que le garde-champêtre allumait le matin avant la rentrée.
Les élèves qui venaient des villages mangeaient leur "p'rbende" (déjeuner) près du feu.
Mme Elie l'institutrice leur préparait une soupe chaude.
- Mamie, il n'y avait pas de cantine ?
- Ma chérie, tu rêves, il fallait se débrouiller, on n'était pas choyé.
Les tables qui ne sont plus d'usage étaient pourtant astiquées et frottées avec de la bougie. Chacun s'activait pour rendre la sienne plus brillante que les autres. Ce ne sont plus maintenant que des souvenirs. Peut-être ont-elles une nouvelle vie dans un quelconque musée ?

Pendant la grande guerre, l’institutrice faisait raccommoder les bas aux filles et elle les obligeait à mettre des « manchettes ».
- Qu’est ce que tu dis, des manchettes ?
- Oui , c’était une sorte de moitié de manches qu’on enfilait par-dessus celles de la blouse. Tu ouvres de grands yeux Alice et pourtant c’est vrai. Il fallait économiser le tablier et la peine des mamans dont les maris étaient à la guerre.

D’ailleurs, nous allons en passant saluer la mémoire de ceux qui sont tombés au champ d’honneur et dont les noms sont inscrits sur une plaque de marbre.
Fin de la première partie de cette chronique historique transmise par Mme PELLETIER Marie-Josèphe.

vendredi 13 février 2009

Mais d’où vient de nom de notre commune ?

Mais d’où vient de nom de notre commune ?

Les premiers habitants de Courcôme étaient des gaulois, de bonne race celtique. Etaient-ils des Santones ou Santons (des Saintongeais) ou des Pictones ou Pictavi (des Poitevins) ?

C’étaient des hommes de la terre qui eurent à leur tête, à un certain moment, sans doute vers la fin de l’empire romain, un propriétaire foncier important, au domaine étendu et déjà seigneurial. Côme (ou Cosme) était son nom gaulois (ou franc latinisé). Sa ferme (on disait primitivement villa devint dans le langage de l’époque une « cortis » ou « curtis ».
On disait donc « CORTIS COSMAE » (la ferme, la cour de Cosme) et ce nom finit par s’étendre au domaine tout entier.

Article tiré du bulletin municipal de Courcôme n° 6 (1986)

samedi 24 janvier 2009

A la découverte du ruisseau "le Bief"

Dans le nom de l'association ACCES il y a "Culturelle", donc aujourd'hui profitant du débordement du petit ruisseau qui traverse notre commune et de la tempête de ce 24 janvier 2009, j'ai fait quelques photos pour vous présenter le Bief.

Le Bief est un affluent de la Charente (la plus belle rivière du royaume, selon François 1er) qu'il rejoint près de Luxé. Il est parfois aussi appelé "Ruisseau de Moussac".
Il a une longueur totale de 22,8 kms et à Courcôme s'il s'écoule de manière temporaire il devient permanent à Charmé.

Il traverse entre autres les communes de Villefagnan, Courcôme, Tuzie, Salles de Villefagnan, Charmé. Il sépare Ligné des communes de Juillé et de Luxé.

Regardez bien car par la suite vous pourrez y voir à la place la ligne du LGV !

La première vue a été prise en bas de Magné au lieu dit "La Pièce du Moulin". Un groupe de canards sauvages s'y abritait de la tempête.

Cette seconde vue nous montre "La prairie de Patrot" inondée.



Cette troisième vue nous montre le passage du Bief sous la route au niveau du pont de Torigné à l'entrée de la commune de Courcôme.














Les "Prés de la Font" sont devenus un immense lac qui s'écoule vers l'ancienne station de pompage. La route de la Fontaine étant inondée, je n'ai malheureusement pu poursuivre le chemin du cours de Bief...











Le tracé du périple (de la gauche vers la droite)