lundi 12 avril 2010

Vues aériennes de Courcôme

Quelques cartes postales plus ou moins anciennes nous font découvrir la commune de haut ou de façon générale.
Un grand merci à Isabelle Gemon qui m'a permis de scanner sa superbe collection de cartes postales de Courcôme. Au fil des jours elles seront mises en ligne pour notre plus grand plaisir à tous.









Ma chérie, une arrière grand-mère au milieu du XIX ème siècle a vu se construire l'actuelle voie ferrée Paris-Bordeaux-l'Espagne.
C'était en 1851 que fut présentée l'esquisse du futur tracé.
Vers le puits du Breuil on pourrait découvrir le passage d'un petit wagonnet qui transportait du gravat pour l'installation des voies. Tout ce travail se faisait à la main. C'était l'époque des locomotives à vapeur qui durera jusqu'à l'électrification.
La ligne était entretenue : les haies taillées, les pierres étaient alignées le long du passe-pied pour permettre aux cheminots de circuler librement.

dimanche 11 avril 2010

La Mairie et les Ecoles à Courcôme

Quelques cartes postales du passé ayant pour objet la mairie et les écoles.


à gauche l'école des garçons au centre la Mairie à droite l'école des filles


Le pigeonnier de Courcôme


Extrait de : Un petit bond dans le passé de Courcôme. (partie 1)

Maintenant nous arrivons dans la partie du Bourg nommée la « Chaussée », puis passeront le « Lac » et enfin nous atteindrons la « Croix Rouge ».La « Chaussée », au chemin à droite un logis et à l’angle (à la place des lauriers actuels) un pigeonnier qui se dressait fièrement.

C’était un peu le point de repère des gens, on disait, on vous attend au pigeonnier, on tourne au pigeonnier et ainsi de suite. Pour sa destruction on a dû évoquer la sécurité.


Sur un vieille carte postale du Bourg nous pouvons deviner le fameux pigeonnier situé partiellement à l'emplacement du marchand d'huitres dominical.



A droite de la photo l'épicerie Lavauzelle (aujourd'hui remplacée par le restaurant Le Gensac) et à gauche en face la boulangerie Brumeau.

La chapelle Saint-Antoine


Tuzie était situé dans la paroisse de Courcôme mais ne faisait pas partie de cette enclave de la Saintonge. Tuzie relevait de l'Angoumois.

Il n'y a jamais eu ni église ni cimetière à Tuzie.

La Chapelle Saint Antoine de Tuzie datant du XVème a la particularité d'avoir été construite dans le cimetière de Courcôme.

La Chapelle Saint Antoine de Tuzie se situe à droite en entrant dans le cimetière de Courcôme. Les habitants de Tuzie, de tous temps, ont inhumé leurs morts dans un même carré, situé à gauche en entrant dans le cimetière.

Cette chapelle restaurée au XVIIème siècle vient de faire l'objet d'une publication par le club Marpen sous la forme d'une carte postale .

samedi 10 avril 2010

Les repas quotidiens

- Pourquoi, Mamie veux-tu me parler de cuisine et de repas ?
- Ma chère petite Alice, tu ne peux pas imaginer ce que fut la façon de s’alimenter chez nos arrières grands-parents. On ne parlait pas de gastronomie, mais on aurait pu dire à cette époque que l’on mangeait « bio »

Les repas se réduisaient à bien peu de choses. Ils étaient surtout d’une désolante monotonie.
- Pourquoi ?
- Chaque jour on apportait sur la table – le pain fait maison – on le sortait, lorsqu’il était entamé, de la tirette du bout de la table.



Le fromage de chèvre était le roi du menu. Plus tard, il fut détrôné par les « grillons ». Quelques fois seulement, on mangeait des sardines de barriques.
- De barriques ?
- Oui, elles étaient petites et salées et leur nom provenait de leur conservation en barrique, disposées en rosaces, elles devenaient sèches et un peu aplaties.

Les emplettes se faisaient à la foire. La culture se développa ainsi que l’élevage et les repas connurent une amélioration. On demanda à la terre plus que des plantes sauvages, on la fit produire en fonction des besoins.

- Comment mangeait-on le matin par exemple à ce moment là ?
- C’était au quart du siècle précédent que la cuisine devint plus variée. Le matin on se levait, l’été avec le soleil, l’hiver un peu plus tard, mais les bêtes étaient là qui servaient d’aiguillon pour sortir du lit. Le fermier buvait une tasse de café et chicorée. Parfois on faisait resservir le marc de café une seconde fois.
Le pansage des chevaux était primordial. Ils devaient être prêts à partir au travail quand leur maître serait prêt lui-même. Les femmes embauchaient la traite des quelques vaches et chèvres.
Enfin c’était l’heure de couper « une goulée ». Sur la table avec le pain, le fromage, les grillons. On buvait de la « piquette », le vin n’était pas assez abondant. Les femmes buvaient plutôt du lait avec du café et un quignon de pain agrémenté à leur goût.

A midi, la ménagère servait la soupe au lard frais ou salé, la potée avec les légumes du potage. L’usage du vin devint plus fréquent. Alors, les messieurs en général, quelques femmes aussi appréciaient de faire « godaille ».
- Qu’est-ce que c’est cette nouveauté ?
- Nouveauté, non, mais c’est encore une tradition dans certaines familles.
- Rassures-toi, ma petite, je ne te convierai pas à cette dégustation qui ne me tente pas. Alors voici comment se présentait cette fameuse « godaille ».

On mélangeait dans l’assiette, encore chaude, du bouillon, du vin rouge avec quelques cuillères restantes. L’assiette se remplissait jusqu’au bord. On faisait un « mouille-pouce ». Puis d’un geste sacré, les yeux brillants d’envie, les hommes portaient à la bouche la lourde assiette creuse. Ils appréciaient les perles de gras du bouillon qui dansaient dans l’assiette. Quelques fois, les moustachus en gardaient quelques échantillons jusqu’à ce qu’ils l’essuient d’un revers de la main.

Pour finir un peu de fromage, peut être quelques noix. Dans les maisons où il y avait des domestiques, lorsque le patron fermait son couteau, ils devaient sortir de table.
Le repas terminé, les femmes s’affairaient autour du petit chaudron suspendu à la crémaillère, où avait chauffé l’eau de la vaisselle.

Avec le bouchon de vaisselle elles nettoyaient les cuillères d’étain, les dangereuses fourchettes en fer très pointues et les plats de terre, de faïence, de « cailloux charentais »

- C’était de la pierre Mamie ?
- Ces plats à la poterie très dure étaient vernissés de blanc à l’intérieur et marron à l’extérieur. Les soupières, les plats creux, les saladiers ont traversé les siècles pour devenir non plus utilitaire mais décoratif.

En général, la vaisselle se transmettait de mère en fille.
- Tu en as encore Mamie ?
- Oui Alice, certains plats sont partis en morceaux, d’autres ont été happés et quelques uns ont résisté.

Mais il est 17 heures, il est temps de retrouver nos hommes aux champs.
L’été surtout on faisait collation. On coupait la goulée fourrée de grillons et on buvait un coup de vin mis au frais à l’ombre.
Le soir, c’était le « mijot »
- Encore une nouveauté ?
- Non, c’est une très vieille coutume.
Çà consiste à faire tremper un peu à l’avance, des petits morceaux de pain dans un mélange de vin et un peu d’eau sucrée. Pas de réfrigérateur, on le tient au frais dans un seau d’eau fraîche s’il est possible que l’on descend dans un puits.

Puis vint une période plus proche de nous au début du XXème siècle – la viande entrait dans les menus quotidiens. Les volailles, poules, poulets, lapin, canard et bien sûr toujours le cochon.
- il n’y avait pas de volailles avant ?
- si ma chérie, mais on les vendait pour acheter d’autres marchandises, alors on en mangeait moins.

Avec l’évolution, on commença à vivre un peu plus largement.
Le poulet en fricassée, la poule au pot. Le lapin en civet, la canard en confit.
Le porc était la plus grande ressource pour les repas vite faits. Le petit salé était conservé dans un saloir « une pinate » pendant des mois. Du porc on mangeait le boudin, l’andouille, la sauce de pire, les couennes qui agrémentaient d’une saveur particulière les « mongettes ou mojhettes » Quel délice !!!
La salade de pissenlits et de mâche complétait ce fameux plat.
Les civets, la sauce « rouillouse » permettaient de saucer son pain. On était plus vite rassasié.
Les confits de canard cuits dans leur graisse, étaient mis en pot recouvert de graisse, quelques grains de gros sel. On les coiffait de papier attaché avec du raphia. Ils attendaient des mois sur le tenailler.
Les jambons étaient suspendus pour sécher.

Tabouret - boîte à sel

Tous ces produits sains de nos anciennes fermes qui feraient saliver les gourmets étaient simples et bien préparés.
- Le soir, que mangeait-on ?
- Et bien, la journée finie, les bêtes traites, les hommes revenus des champs, les femmes du lavoir par exemple, on était tous fourbus. Alors rien de recherché ! une omelette aux pommes de terre, aux herbes, des œufs à « la bourriquette », un gros grillon que l’on tirait de la graisse. Le fromage était fait maison aussitôt après la traite. L’hiver on mettait la préparation lait et présure au coin du feu dans la « jalonne » (pot en terre réservé à cet usage).

jeudi 8 avril 2010

Magné - Les Combeaux


Magné ou Magnez

Au milieu du XVème siècle Magné appartient à Alain Merle, écuyer, seigneur du Montet.
En 1460, sa fille Catherine épouse Aubert Corgnol, écuyer fils de Louis Corgnol seigneur de Tessé et du Vivier-Estraint auquel elle apporte les fiefs de Montet et Magné.
Les Corgnol possédaient cette terre en 1620.
Pour des broutilles ils se faisaient journellement la guerre avec le seigneur de Boismorin. A l’époque un valet des Corgnol fut tué.
Son corps fut exposé dans la chapelle du « Logis de Magné » avant d’être enterré.

Les Corgnol virent leurs terres passer successivement aux Volluyre (1651 - mariage de Emerye Corgnol avec Henry de Volluyre, seigneur de Touchabran, fils du seigneur du Vivier), aux Danché (1722 – mariage d’Emerye de Volluyre avec Louis Danché, seigneur de Bessé) puis au marquis de Lambertye (1748 – Jeanne Danché épouse Emmanuel François marquis de Lanbertye).
En 1795, Joseph Emmanuel de Lambertye vend Magné à Jacques Charles de Brouillac moyennant 2000 livres de rente.

Au moment de la Révolution, le domaine de Magné devint le bien de la République, à cause de l’émigration de Charles de Brouillac.
Divisé en 31 lots, il fut mis aux enchères. Le premier lot dont faisait partie « le logis » est acquis pour 82600 livres par les citoyens F Baudin, L Ebaupain et Bernard Passion le 14 termidor an II avec de nombreuses pièces de terre.

Après la révolution Magné a appartenu au grand-père d’Alexis Favraud, historien du Ruffécois.
Il est bien difficile aujourd’hui de reconnaître la maison de maître décrite en 1794 lors de son adjudication.



"Le Logis" fin XXème avant sa rénovation

"Le Logis" en 2010


A l’origine la porte d’entrée était surmontée d’un pavillon, sur sa droite une chapelle.



Cette porte toujours visible permettait d’accéder à une cour fermée appelée « basse cour ».




Vue sur la cour intérieure


Autour, se distribuaient les chambres, appartements et servitudes.


Bâtiment permettant l'accès aux appartements


Description du site par Alexis Favreau : (notes historiques sur les communes de l’ancien arrondissement de Ruffec)
Magné – petit château avec donjon formé d’un pavillon carré avec mâchicoulis et échauguette, du XVè siècle. Une porte du XVIIè, avec accolade, donne entrée dans le château. Un souterrain, qui a son entrée dans la fuye, s’étend sous la garenne. Sur la cheminée, écusson sculpté portant d’azur à deux chevrons d’or ; lambrequins.
Dans la garenne à Magné, sur le bord d’un petit chemin, se trouve un dolmen à demi renversé. Il s’en trouvait autrefois plusieurs dans les terres. Après la Révolution, M. Favreau fit creuser des fosses à côté de ces monuments et les y fit ensevelir, ne pouvant les transporter à cause de leur poids et de l’humidité de la prairie, sur le bord de laquelle était le plus gros.



Remerciements à M. et Mme Meunier pour la documentation fournie et à M. Queron Philippe qui a permis d'illustrer cet article en apportant des photos d'avant travaux et en m'autorisant à photographier "Le Logis" rénové.


Les Combeaux

Le village des Combeaux possédait un ancien moulin au XXè siècle. Il appartenait à la famille Lizot qui possédait complémentairement, pour les jours sans eau, un des deux moulins à vent de Raix.


Ce moulin cessa ses activités dans les années 1950, après avoir produit de l’électricité vers 1930.
La particularité de cet édifice est de ne pas camper sur le Bief mais sur un petit ruisseau qui dévale la pente venant de Bessé « le Ruisseau des Combeaux ».


Une tradition de minoterie dans ce petit village ? En effet à la lecture des écrits du passé on peut compter jusqu'à trois meuniers !!!
En 1819, le meunier sieur Brochard est autorisé à construire un moulin à eau sans porter aucun préjudice sur le cour d'eau pour les autres meuniers Lizot et Dagé.
Le conseil du 11 mai 1834, rappelle au sieur Brochard l'interdiction de fermer le cour d'eau et l'obligation de curetage du dit ruisseau.

dimanche 4 avril 2010

Cheminée pour cheminée

Cheminée pour cheminée, viens donc t’asseoir avec moi au salon. Prends cette petite chaise basse où nos grands-mères s’asseyaient pour emmailloter et dorloter leurs bébés.
Rien à voir avec ce que tu peux admirer aujourd’hui, la cheminée autrefois c’était l’âme de la maison.
L’hiver on tendait vers la flamme les membres engourdis – on y faisait la cuisine.
Dans l’âtre très haute noircie par la fumée, pendait la crémaillère où l’on accrochait les pots de fonte. C’était ici que bouillait la soupe, cuisaient le lard et les pommes de terre.
Devant le feu, la braise un peu retirée, le pot en terre où mijotaient de longues heures les « mongettes ». De temps en temps il était obligatoire de les « crêtre », c’est-à-dire ajouter un peu d’eau à chaque fois qu’elle diminuait. Travail de l’ancien qui occupait le coin de la cheminée et ne devait pas faillir à ce devoir sacré. Que manger s’ils étaient « rimés », cuits sans eau ?
- on déjeunait tous les jours ainsi ?
- on faisait aussi des fritures, des fricassées, des crêpes en posant une poêle à longue queue sur un porte poêle fixé à la crémaillère.
De chaque côté, sur les jambages, à l’intérieur pendaient les louches, les écumoires, les grils et les poêlons déjà bien noircis par la fumée.
Le feu lui, était alimenté par deux bûches posées sur deux landiers (chenets) et parfois il n’y avait plus que deux « mouchons » qui se croisaient dans le foyer. Illusion de feu car de plus si la cheminée fumait on devait laisser la porte entr’ouverte pour le tirage. On les poussait au fur et à mesure pour qu’ils se consument lentement.
Suivant les besoins du moment, on actionnait le soufflet tout prêt à fonctionner. Sa place ; il était accroché à un clou sur le côté avec la boîte à sel.

Bien souvent, on profitait de la braise pour faire une rôtie. On enfilait une tartine de pain dans un pique en bois et là, le miracle se produisait : une tartine bien dorée, croustillante dont on rêverait encore.
- C’était un drôle de grille-pain Mamie ?
- Plus tard, une sorte de gril en fil de fer prit la fonction face au feu.


Mais la cheminée c’était aussi le chauffe-eau de la maison.
- Comment ?
- Oui, là on mettait l’eau dans un chaudron, pour pouvoir laver la vaisselle. A cet usage, un « bouchon de vaisselle » se présentait sous la forme d’un manche assez fin en bois au bout duquel on attachait une poignée de chiffon. L’eau de vaisselle était mise de côté pour la soupe des cochons.
- C’était bon pour eux ça ?
- On n’ajoutait pas de produits à cette époque.

L’eau chaude du chaudron servait aussi à faire la toilette devant le feu, alors que l’été l’eau chauffait au soleil !!!
- Que ne pouvait-on pas faire dans la cheminée !
- C’est sûr – à côté, en dessous de la fenêtre en prolongement du foyer, trônait le potager.
- Le potager ?
- Ce n’est pas le jardin, bien sûr. C’était une sorte de table en pierre, plus tard en faïence, percée d’un trou pour recevoir la braise. Là on déposait la cocotte pour finir de cuire ou pour réchauffer la victuaille en sauce. Sur l’extrémité opposée un seau d’eau pour la cuisine.
Dehors, près de l’entrée un seau pour se laver les mains, la cassotte chevauchait ce récipient et distribuait l’eau en un mince filet. Le puits était loin et le précieux liquide demandait beaucoup d’efforts pour arriver jusqu’à la maison.
-Comment faire s’il n’y avait plus d’eau ?
-L’homme aura peut être compris avant d’en arriver là !!

C’est l’heure de passer à table. La « bourgeoise » rallie son personnel autour d’une longue table à tiroir. Au bout dans cette « tirette » on mettait les restes de pain, de fromage. On y rangeait le couteau de cuisine. On s’asseyait sur des tabourets (une planche sur 3 pieds en bois grossièrement taillés ou sur des bancs fabriqués de la même manière)

- Ce n‘était pas très confortable si l’on y restait longtemps assis.
- On s’y habitua sûrement jusqu’à ce que les chaises apparaissent.

Le manteau de la cheminée était décoré d’un crucifix au milieu puis une série de pots en fer pour café, farine, poivre et sucre en ordre décroissant.