lundi 2 août 2010

La garde des troupeaux

C’est l’heure d’aller « au champ ». Là aussi point de clôture électrique ni de stabulation. On conduisait les bêtes paître dans les champs.



Après les avoir libérées de leur chaîne qui les tenait à la crèche (mangeoire) les vaches sortaient tranquillement laissant derrière elles de vilaines traces. Il fallait alors ramasser les bouses dans la cour. Avant de les lâcher, les plus fringantes qui n’arrêtaient pas de courir se voyaient affublées d’un « talbot » une sorte de bûche enfilée dans une chaîne.
- Drôle de médaillon au cou Mamie !
- Les pattes n’appréciaient pas cette drôle de caresse.
A la voix on les dirigeait à droite ou à gauche en les appelant par leur nom et en les menaçant de l’arrivée du chien.
On donnait donc des noms à chaque bête : Violette, Mignonne, Mamie et elles répondaient bien à cet appel particulier.



La circulation permettait de les faire marcher sur la route. Après les foins, les prés devenaient des prairies banales où les bergères se réunissaient. Les troupeaux se mélangeaient, quelque fois se « cornillaient » mais chacun savait rentrer chez soi. On les conduisait ainsi 2 fois par jour après la traite du matin et avant celle du soir.



Enfin, une invention sensationnelle, la clôture électrique, vint mettre fin à cette corvée et rendre ainsi le travail du ménage plus facile. Il fallait quand même faire un peu ou beaucoup de marche pour les emmener et retourner les chercher aux prés.

- Tu veux rire un peu Alice ?
- Que vas-tu encore me raconter ?
Dans le troupeau, une vache on ne sait pourquoi, arrivait à sortir en passant sous le fil de la clôture électrique. Bonne idée, on lui mit autour des cornes un fil de fer qui se terminait en antenne.

Le troupeau rentrait quand un automobiliste intrigué posa cette question :
- Qu’à-t-elle votre bête ?
Sans se démonter la fermière répond du tac au tac :
- Elle écoute Radio RTL, Monsieur.
Ahuri, il poursuivit sa route. C’était sûrement un « villoton ».