mercredi 4 août 2010

La tonte manuelle des moutons



Possédant quelques moutons, fermiers et fermières devaient aux beaux jours les débarrasser de leur toison.
La tonte se faisait donc à plusieurs. On attachait les pattes et on couchait la bête sur une table. Primitivement on employait de gros ciseaux.



Puis vint l’usage des tondeuses à main – quel calvaire !!!
- Pourquoi, mamie ?
- Parce que le suint de la laine encrassait l’outil et le système ne fonctionnant plus on le nettoyait au pétrole.



Il ne fallait surtout pas se tenir trop près de l’ « ouaille » quand on la détachait. Elle s’en allait en bêlant retrouver le troupeau. Dénudée, la peau blanche, ses compagnes la trouvaient bizarre.



Pour un troupeau de 40 brebis, il fallait compter deux ou trois jours.
La toison s’étalait sur la table et on l’enroulait sur elle-même avant de délivrer la bête.



On l’enveloppait dans de grands « balins » en toile de jute pour l’emporter au marchand le jour de la foire. Ces gros ballots seront pesés au crochet et payés au tarif du jour. Souvent les femmes s’en servaient de monnaie d’échange pour prendre de la laine à tricoter – écheveaux de laine de pays ou pelotes de couleur. Pas de synthétique, tout était pure laine.



Nos grands-mères cardaient la laine puis la filaient au rouet ou à la quenouille.



Auparavant un important travail de lavage les attendait et là après le trempage, le savonnage, le rinçage au ruisseau était indispensable. A cette époque on faisait des couvre-pieds. Les couettes n’étaient pas encore imaginées et l’hiver était rude.