lundi 16 août 2010

Les cloches de Courcôme


Je vous propose ce jour de découvrir ou tout simplement pour les anciens de vous souvenir de l'histoire des cloches de notre belle église. (extrait d'un ancien guide du pèlerin)

Avant la Révolution, l'église de Courcôme possédait deux « grosses » cloches.
Quel fut le sort de ces deux cloches à l'époque troublée de la proscription du culte ? La tradition est muette, et nous n'avons pu trouver de document d'aucune sorte capable de nous renseigner à ce sujet.

Nous savons seulement qu'en 1820 une nouvelle cloche fut fondue, à Courcôme même, sur la place du Marronnier (1), et bénite par M. Sudre, alors curé de Courcôme (2). Il n'est pas probable que les deux cloches mentionnées avant la Révolution aient été refondues en une seule: car alors il faudrait admettre que de deux grosses on n'en a fait qu'une petite, le poids de la cloche de 1820 n'étant que de 282 kilos.

En 1881, M. l'abbé Pierre-Auguste Guimbellot, chanoine de la cathédrale d'Angoulême, qui fut curé de Courcôme pendant 30 ans, de 1826 à 1856, légua par testament à la Fabrique de Courcôme une somme de 6.000 francs destinée à l'ornementation et à l'ameublement de l'église. Conformément à la demande du conseil de Fabrique, le produit de ce legs devait être employé « à l'achat d'une cloche, d'une chaire à prêcher, d'un confessionnal, d'un calice, de fonts baptismaux, de deux bénitiers, et à la décoration du clocher. »
Mais, au lieu de la cloche unique mentionnée dans la délibération du conseil de Fabrique, il fut décidé, quelques années plus tard, que le clocher de Courcôme en recevrait deux nouvelles plus grosses que celle qui existait déjà. L'exécution en fut confiée à M. Georges Bollée, fondeur à Orléans. Elles furent bénites le 9 mai 1886 par M. l'abbé Augeraud, chanoine honoraire, aumônier du Lycée d'Angoulême.
Puis, l'ancienne cloche n'étant pas en harmonie avec les deux nouvelles, il fallut la refondre et son poids fut réduit de 16 kilos.

Maintenant, les trois cloches de Courcôme, magnifiquement et solidement installées à côté l'une de l'autre dans leur cage de pierre, envoient aux échos des vallées environnantes leur joyeux carillon. Chacune à leur tour, ou toutes trois ensemble dans les circonstances plus solennelles, elles chantent la gloire de Dieu, appellent les vivants ou pleurent sur les morts.

PETITE CLOCHE. — La petite cloche s'appelle MARIE ; elle pèse 266 kilos et donne le si naturel. Elle porte les inscriptions suivantes:
« Bénite en 1820, par M. Pierre Sudre, curé de Courcôme (1). Maire, M. Jean Hugon. Fabricien,
M. Louis Hugon. Refondue en 1886, étant fabriciens Mrs R. Hugon, président; Maridat, maire; L. Hugon, P. Hugon, Verrière, Couturier et Christophe, curé. »
Que nos vœux désormais résonnent en accords; Célébrons du Très-Haut la puissance et la gloire; Chantons aux jours heureux la paix et la victoire; Convoquons les vivants et pleurons sur les morts.
Georges Bollée, fondeur à Orléans, 1886.

CLOCHE MOYENNE. — La cloche moyenne s'appelle EUGÉNIE, du nom de sa marraine, Marie-EUGÉNIE Devezeaud. Elle pèse 348 kilos et donne le la du diapason. Elle a coûté 965 francs.
On lit sur ses flancs les inscriptions suivantes:
« Bénite par M. Augeraud, ch. h. aumônier du Lycée d'Angoulême. Parrain, P. Gachet.
Marraine, Marie-Eugénie. Devezeaud. L'an du Seigneur MDCCCLXXXVI. Léon XIII, pape. Monseigneur Sebaux, évêque d'Angoulême. M. Christophe, curé de Courcôme. M. Pourageaud, maire de Tuzie. »
EUGÉNIE donnée par P. A. Guimbellot curé de Courcôme de MDCCCXXVI à MDCCCLVI.
Trente ans j'ai convoqué les pères à l'autel - Que ta voix aux enfants perpétue cet appel.
Georges Bollée fondeur à Orléans, 1886.

GROSSE CLOCHE. - La grosse cloche s'appelle LOUISE, du nom de sa marraine, Louise-Ernestine Hugon. Elle pèse 512 kilos et donne le sol. Elle a coûté 1420 francs.
Elle porte les inscriptions suivantes
« Bénite par M. Augeraud, ch. h. aumônier du Lycée d'Angoulême. Parrain, Louis-Raphaël « Hugon. Marraine, Louise-Ernestine Hugon. L'an du Seigneur MDCCCLXXXVI. Léon XIII, pape; Monseigneur Sebaux, évêque d'Angoulême. M, Christophe, curé; M. Maridat, maire de Courcôme.
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(I) En faisant des fouilles pour l'installation d'un pont à bascule sur cette place, on a découvert la maçonnerie, du creuset où fut fondue la cloche.
(2) Cette cloche donnait le la dièse, et portait l'inscription suivante qui a été reproduite sur la cloche refondue en 1886: « Bénite en 1820 par J. Pierre Sudre, curé de Courcôme, M. Jean Hugon étant maire.»